Qui est Meuf.one ?

Je m'appelle Meuf. Ce nom, je l’ai choisi pour son universalité. Je suis une artiste urbaine, une graffeuse féminine et féministe, une voix parmi d’autres qui s’élève dans l’espace public pour parler du corps des femmes, de sexualité, de plaisir, de pouvoir — avec des couleurs, des formes, des bombes de peinture. Pour montrer à toutes les meufs qu'on peut peindre dans la rue. 

Je n’ai pas toujours su que j’allais peindre des murs. J’ai retrouvé l’aérosol après mes 30 ans, comme on retrouve une part de soi qu’on avait mise de côté. J’avais rangé mes pinceaux depuis le lycée, convaincue peut-être qu’il n’y avait pas de place pour mon regard parce qu'il "fallait rentrer dans les rangs". C’est en voyageant, en photographiant des fresques en Californie, en me baladant dans les rues d’Orléans, que le déclic s’est fait. Le graffiti m’a appelée. Je ne l’ai plus quitté.

Mon terrain de jeu, c’est la rue. Mon outil, c’est la bombe. Mon sujet, c’est le corps féminin. Je peins des clitoris, des formes vulvaires, des couleurs douces et vives, des roses, des beiges, des bruns — parce que les corps des femmes sont multiples, puissants, beaux, et trop longtemps rendus invisibles. Mon style est volontairement enfantin, naïf, parce que je crois que les messages peuvent être joyeux, colorés, accessibles.

À travers mes dessins, mes toiles, mes fresques, mes produits, je revendique une image positive et inclusive du corps des femmes. Je veux briser les tabous, réconcilier, questionner, libérer. J’interviens aussi sur le terrain auprès de femmes. J’anime des ateliers avec des groupes scolaires, je parle d’art, de sexualité, de respect, de plaisir — parce que je crois profondément en la force de l’art pour éduquer, guérir, transformer.

Mes œuvres ont voyagé. En Guadeloupe, au Festival International de Street Art où j’ai eu la chance de peindre plusieurs façades au Moule. En Algérie, j’ai co-créé une fresque sur la place des femmes dans l’art avec La Main du Peuple, en plein cœur des montagnes. Je participe régulièrement à des tables rondes sur la place des femmes dans l’espace urbain. Parce que oui, le street art est aussi un terrain d'expression féminine. Et je suis là pour le revendiquer.

À travers mon travail, je ne cherche pas à choquer. Je cherche à ouvrir des portes, à créer du lien, à libérer la parole, à faire du beau avec ce qui a trop longtemps été ignoré.
Je peins des corps pour parler d’amour. Je dessine des clitos pour réécrire l’histoire. Je bombe, j’expose — pour qu’on ne détourne plus les yeux.

Je suis Meuf. Je suis dans la rue. Et j’y reste.